Marché locatif : des loyers stables en 2016
Le marché locatif est toujours aussi dynamique en 2016. Si la demande est soutenue, les loyers sont en revanche restés très stables (+0,5%).
La reprise du marché locatif privé se confirme en 2016 ! Plus de 31% des locataires ont en effet quitté leur logement lors des 8 premiers mois de l’année, soit une progression de 4% par rapport aux huit premiers mois de 2015 selon l’observatoire des loyers Clameur qui couvre 25% du marché locatif. Les raisons de cette mobilité résidentielle en hausse ? C’est l’amélioration du moral des Français concernant l’évolution de leurs revenus. « Quand leur situation s’améliore, les locataires déménagent », expliquait ce matin Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris Ouest lors de la présentation des résultats.
Des locataires devenus propriétaires. Si certains locataires quittent leur location pour profiter d’un logement plus confortable, d’autres partent pour acquérir leur résidence principale. La baisse des taux d’intérêt effective depuis quatre ans, conjuguée à la refonte du prêt à taux zéro (PTZ) qui a augmenté le pouvoir d’achat des emprunteurs, a en effet incité de nombreux locataires à franchir le pas. Si cet engouement pour l’accession libère des logements dans le parc locatif, il est aussi à l’origine d’un effet plus pervers. Car si les locataires les plus aisés partent pour acheter, ceux qui restent n’ont pas les mêmes moyens financiers. « On assistera à une paupérisation du parc locatif », analyse Michel Mouillart.
Des travaux d’amélioration insuffisants. Pénalisés par des loyers en berne depuis dix ans, les bailleurs rechignent à effectuer des travaux d’amélioration. Même si 18,5% des logements ont fait l’objet de travaux, un taux en hausse de 2 points par rapport à 2015, ce chiffre est largement insuffisant pour éviter que de nombreux biens, faute d’entretien, ne puissent plus être loués. « Il faudrait que 30% des logements soient rénovés chaque année », calcule François Davy, président de l’observatoire Clameur. Un objectif ambitieux qui supposerait selon Clameur un accompagnement public important. « Ce qui est difficile à envisager actuellement », pointe Michel Mouillart qui se montre également des plus pessimistes sur les objectifs de la loi de transition énergétique votée par le Parlement prévoyant la rénovation du parc de logements qui se montrent voraces en énergie. « Les besoins de rénovation énergétique les plus importants sont situés dans les communes rurales où les loyers sont les plus bas », précise Michel Mouillart. « Comment inciter les bailleurs à faire des travaux ? »